Bon alors, après tout ce temps, où on en était ?
Ah oui, donc on était fin mars 2018 et la dernière insémination fait en PMA n’avait pas marché… Si tu as un train de retard la pma partie 1 et pma partie 2.
On a donc fait un break. Comme je te disais entre mon moral à zéro et mes cycles désordonnés, c’était pas la joie.
Après un rendez-vous avec ma gynécologue en avril, on a donc décidé de passer en FIV. Mais pas avant octobre histoire de mettre mon corps au repos, de profiter de l’été.
À la base je n’étais pas chaude pour la FIV mais tu sais une fois que tu es lancé, finalement tu testes tout. Histoire de ne pas regretter plus tard.
Nous voilà donc au mois de novembre et embarqué à nouveau dans les piqûres, rendez-vous matinaux où on fouille ma wachacha pour voir mes ovaires et ce qu’ils contiennent… #joie
Bref.
On part donc dans la procédure PMA en FIV qui est quasiment la même que pour une insémination. Piqûres d’hormones pour booster la production d’ovocytes mais à des taux supérieurs, surveillance rapprochée pour vérifier qu’ils poussent bien, piqûres pour empêcher l’ovulation en attendant la ponction, piqûre pour déclencher l’ovulation en vue de la ponction et ponction.
Tout ce passe bien et le 6 décembre 2018, je me retrouve donc anesthésiée et à poil pour que l’on me ponctionne mes ovocytes.
C’est une intervention rapide faite sous anesthésie générale. A l’aide d’une sonde endovaginal, histoire de savoir où ils vont, et d’une aiguille, ils vont ponctionner les follicules (ovocyte entouré de quelques cellules et du liquide folliculaire). C’est aussi simple que ça !
La ponction se passe très bien même si mon réveil est plutôt chaotique.
Déjà, qui kiffe le retour en salle de réveille avec tous ces bips incessants hein ? Puis la tête dans le coaltar, je sens qu’il y a quelque chose qui déconne au niveau de mon entrejambe. Je lève le drap et ho la belle flaque de sang !
Je saigne pas mal, ce n’est pas grave mais bon ce n’est jamais vraiment rassurant hein. Du coup, reste millions d’années en salle de réveille pour surveiller tout ça. Su. Per.
Bon j’ai fini par remonter en chambre et quelques heures après, je pouvais sortir. Les jours qui suivent n’ont été que repos. C’est même conseillé.
Si tu veux plus de renseignements sur le FIV, le site fiv.fr est très bien fait !
Le matin de la ponction, Monsieur a aussi été mis à contribution ! Bah oui, il faut bien qu’il fasse sa part du deal même si c’est bien différent que pour moi 😉
Petit « dépôt », comme il aime à dire, dans un tube pour que le labo fasse le nécessaire pour laver, trier et ne garder que les meilleurs (des meilleurs des meilleurs Sir ! #RéférenceDeOuf) pour procéder aux futurs fécondations.
Donc, mes petits ovocytes partent tous en fécondation et ils procèdent donc à ce qu’on appelle une FIV ICSI.
ICSI kézaco?

Selon Wikipedia :
« L’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) est une technique qui tente de remédier aux cas où les spermatozoïdes ne peuvent pas féconder spontanément l’ovule. Elle se passe in vitro et consiste à injecter directement un spermatozoïde dans l’ovule. »

Selon moi : tu vois les photos où l’on voit un ovule et un truc aiguille bien pointue qui rentre dedans ? Bah c’est ça !
Car il y a deux techniques de FIV :
⁃ soit tu fais une FIV classique où les petits ovules vont rencontrer les petits spermatozoïdes dans une petite boite qui va être mise dans un incubateur et tu laisses faire la nature
⁃ soit tu fais une FIV ICSI et tu forces le truc en prélevant des petits spermatozoïdes que tu vas insérer directement dans l’ovule.
Nous, c’était donc une FIV ICSI. Oui, quitte à tout tenter, autant forcer les choses !
Donc le jour même de la ponction, ils procèdent à la fécondation et après il n’y a plus qu’à attendre que la nature veuille bien être sympa et que cela prenne. Par ce que bon, ce n’est pas par ce que tu forces les choses que ça va se forcément se développer…
Moi, j’ai eu de la « chance », déjà car les 8 on été mis en fécondation et 6 ont pris !
Seulement la moitié fécondée donnent des embryons transférables alors autant te dire que là, on est plus que bon !
Ma gynécologue m’a dit plusieurs fois qu’elle était fière de moi haha ! Perso, je n’ai rien fait de plus que de suivre le traitement à la lettre. Et même si 8 ovules, ce n’est pas beaucoup pour une production boostée à mon âge, il faut croire que mon corps à compenser par la qualité et c’est tant mieux. Pour une fois où mon corps fait quelque chose de bien !
« Les embryons sont habituellement transférés dès l’obtention des premières divisions. Le transfert embryonnaire peut être pratiqué le jour suivant la ponction (stade zygote), le lendemain (transfert à « J2 »), le surlendemain (transfert à « J3 ») ou, de plus en plus, cinq jours après la fécondation (blastocystes).
Les chances de grossesses sont augmentées en cas de transfert au stade blastocyste mais tous les embryons ne se développent pas jusqu’à ce stade. »
Pour nous, ils décident de les laisser se développer au stade de blastocyste et de me faire le transfert d’un embryon à J+5.
Moi, ça me va !
On procède donc au transfert le 11 décembre et cela se passe comme pour une insémination. Un cathéter avec le blastocyste inséré sous surveillance échographique histoire d’être sûre qu’il soit bien déposé dans ta wachacha et pas qu’il reste dans le cathéter. Ce qui serait super ballot ! Et hop en 2 minutes, tu vois un petit point blanc sur l’écran de l’échographe.
Et là, recommence la longue attente avant la première prise de sang. Ce que j’ai surnommé le moment « Schrödinger« .
Ah ! Mais si tu crois que tu attends tranquillou bilou, détrompes toi ! J’ai donc aussi un traitement à prendre après le transfert. J’ai la chance d’avoir le droit de me mettre des ovules de progestérone dans la wachacha 3 fois par jour ! Sérieux, je n’ai jamais autant touché ma wachacha en si peu de temps haha! M’enfin…
Donc l’effet Schrödinger.
Et bien tu sais que techniquement tu es enceinte puisque l’on t’a transféré un embryon mais va t’il s’accrocher ?
Enceinte…? Pas enceinte…? Donc tu attends…
Puis au bout d’une semaine, je ressens quelques douleurs et j’ai quelques saignements. Bah oui sinon cela aurait trop facile hein. Ma gynécologue décide donc de me mettre en arrêt afin que je me repose.
Je fais ma première prise de sang le 21 décembre à J+15. J’ai un taux de bêta-hcg aka hormone de grossesse de 261ui !
Je suis joie ! Le transfert a marché et l’embryon s’est accroché !
Au premier essai c’était inespéré !
Oui, enfin, on est content mais malgré tout on a pas oublié l’ascenseur émotionnel de la première insémination hein. Donc pas de plan sur la comète ! Mais quand même, au fond de moi j’espère de tout cœur que ça ait fonctionné. On va attendre la deuxième voir même la troisième prise de sang pour en parler à la famille… Puis il ne faut pas oublier que je saigne toujours…
Deuxième prise de sang le 24 décembre J+18, pile poil pour Noël, super !
Petit stress en attendant les résultats, je suis à 1058ui !
Ouh pinaise c’est bon ça ! Un petit miracle de noël !
Forcément, trop content de ce résultat, on annonce à la famille que cela a fonctionné. Certes c’est tôt mais comme ils sont au courant de tout, on profite un peu du « miracle de Noël ». Et on y croit grave ! Cette fois-ci, c’est la bonne ! C’est notre tour !
Le 28 décembre à J+23 je fais donc la troisième prise de sang…
534ui
Bon et bien nous voilà fixé, un nouvelle fausse couche précoce…
Tu imagines donc bien la déception ! Et toujours les mêmes questions qui reviennent : pourquoi ça ne prends pas? Qu’est-ce que je fais de mal ? Pourquoi mon corps refuse de se mettre en mode grossesse ? Qu’est-ce qui déconne chez moi putain !
La gynécologue m’avait mise en arrêt suite aux saignements mais j’avais quand même repris le boulot la dernière semaine avant Noël. Je devais culpabiliser d’être en arrêt car c’était la deuxième fois en 6 ans. Qu’est ce que l’on peut être bête des fois ! Mon homme pense que le stress du taf est en partie responsable d’avoir tout foutu en l’air. Car oui mon boulot était très stressant niveau humain (gérer un patron alcoolique ce n’est pas de tout repos).
Il nous a donc fallu prendre une décision importante sur notre vie. Mon homme ayant retrouvé du travail, nous avons pensé qu’il fallait que j’arrête le mien. Pour me remettre de toutes ces émotions, pour être plus forte, pour soigner des problèmes de santé que j’ai négligé à la faveur de mon taf. Pour être tout simplement en meilleure forme et être plus détendue pour le prochain essai.
C’est ce que j’ai donc fait. Me suis barrée de mon taf anxiogène ! Et même si c’est dur financièrement, je ne regrette pas de mettre défait de cette pression que je subissais depuis plus de 2 ans…
De plus, comme je t’en ai déjà parler là, je suis atteinte de spondylarthrite ankylosante et de rectocolite hémorragique. Et au mois de décembre, quand l’embryon a quand même commencé sa nidification, mon corps est parti en live. En 48h, des douleurs lombaires et une belle inflammation du colon puissance 1000 qui déboulent, un truc de fou ! a mon avis, la maladie n’est pas non plus anodine dans le fait que l’embryon n’ai pas tenu. Je ne suis pas médecin mais quand ton corps se met en branle comme ça, ce n’est jamais bon signe.
Je voulais donc essayer de faire que la rectocolite soit calme lors du prochain transfert. Profitant de ma « nouvelle liberté », j’ai décidé de prendre tous les rendez-vous médicaux auprès des tous mes médecins (oui bon je n’ai que 2 spécialistes) pour me refaire une santé.
J’ai donc pris rdv avec mon gastro-entérologue pour voir avec lui pour reprendre un traitement. Car oui, comme je viens de te le dire, niveau RCH, j’étais plutôt en roues libres, sans traitement avec quelques symptômes quand même mais ça allait. (En faite non mais tu sais comment ton cerveau arrive à te voiler la face dans certaines situations).
Il a donc décidé de me passer sous un super médicament : Humira, comme lors de l’année de protocole. Médicament qui se fait par injection cutanée. Ça a légèrement amélioré mon état de santé comme la première fois. Sans toutefois que cela fasse que je rentre dans une vraie période calme. Mais bon, c’était gérable.
Le temps que ma santé se calme un peu, le mois d’avril est arrivé. Nous avons décidé de reprendre le protocole de PMA.
Piqûres, prise de sang, rdv matinaux, contrôle écho, toussa…
Et le 11 avril, nous avons procédé à un nouveau transfert… et là j’te le dis de suite, ça s’est soldé par un échec à la première prise de sang.
Bon ben voilà quoi… #fail
J’ai laissé passer le mois de mai. En plein préparatifs pour le mariage de ma sœur, j’ai préféré mettre la PMA de côté. De plus ma gynécologue voulait pratiquer une biopsie de mon endomètre afin de faire ce qu’on appelle un MatriceLab (à 400€ l’examen non remboursé ni sécu ni mutuelle), qui devrait nous aider à mieux comprendre mon endomètre et à ajuster le traitement, de progestérone par exemple, post transfert afin de favoriser l’accroche de l’embryon.
Le 27 juin, après une stimulation comme si l’on allait faire un transfert, je suis allée à son cabinet afin qu’elle fasse le prélèvement.
Sauf que bien sûr comme tout se passe toujours comme prévu avec moi, après 15 minutes avec son spéculum dans ma wachacha et 3 cathéters plus tard, impossible de passer mon col de l’utérus pour faire le prélèvement. Normalement c’est un examen assez anodin et non douloureux. Enfin quand ça passe les portes de la Moria sans difficultés.
Moi, avec ma conisation suite Papillomavirus de 2004, ben ça ne passe pas.
Est ce que cela t’étonnes ? Moi, non.
Elle arrive quand même à m’avoir un rdv en urgence le lendemain à la clinique pour pratiquer la biopsie. Car oui, il a un timing précis pour cet examen ! Et si on dépasse la « date limite », il faut attendre le cycle d’après et c’est pas comme si on avait déjà perdu du temps, ou plutôt que le temps continu d’avancer. Mais surtout que je continu de ne pas rajeunir…
Le lendemain je me retrouve donc à la clinique pour une belle anesthésie général afin de faire la biopsie.
Tout ce passe bien, le gynécologue qui la pratique en profite pour faire un examen supplémentaire (chouette pour une fois je ne vais rien sentir!) et pour dilater mon col histoire que ça passe mieux. Oui par ce bon les portes de la Moria et le Balrog c’est sympa dans le Seigneur des Anneaux mais finalement pour essayer d’avoir un enfant naturellement bah c’était quasi impossible…
Une fois les prélèvements effectués, je dois les envoyer à 2 labo parisiens. Car oui c’est moi qui ai du faire les envois et de préférence en Chronopost et dans des pochettes avec des poches de froid histoire que cela arrive vite et intact. Nous sommes fin juin et j’habite Nice. Il fait déjà bien chaud et si les échantillons ne parviennent pas rapidement et prennent un coup de chaud, on aura fait tout ça pour rien… J’te raconte pas l’angoisse encore…
Et comme d’habitude comme tout se passe facilement dans ma vie, Chronopost fait des siennes ! Genre je paye un supplément de 5 balles par enveloppes (à 30 balles déjà) pour que ça arrive le lendemain avant 10h, e bien sûr aucune des deux n’est arrivées avant 10 heure. Paye ton service pour que dalle…
Bref.
Mais tout est bien qui fini bien ! Les 2 labos reçoivent les échantillons et ils peuvent pratiquer… ce qu’ils ont à pratiquer. Tant mieux.
Et pour les résultats ? Il faut attendre un mois puis c’est bientôt les vacances… Il ne reste plus qu’à attendre, donc on attend et en attendant on fait rien.
Fin juillet, on reçoit enfin les résultats. Donc que dit le MatriceLab ?
Et bien il dit qu’il va falloir ajuster le traitement post transfert et pratiquer un scratching pré transfert.
Kezaco un scratching ?

Selon le site fiv.fr :
«Comme son nom l’indique, il est question d’effectuer un « curetage » de la partie située à l’intérieur de l’utérus, où l’embryon est déposé dans le but de s’implanter. »

Plus sérieusement, à un moment précis de ton cycle, la gynécologue va donc insérer un cathéter pour gratter le fond de ta wachacha pour « abîmer » ton endomètre afin de booster ton système immunitaire. Il semblerait que ça favorise l’accroche lors du transfert suivant…
Bon ben allez, va pour le scratching ! De toute manière au point où j’en suis… Ce n’est pas vraiment douloureux, juste dérangeant.
Le scratching étant fait il va falloir attendre le cycle d’après pour faire un nouveau transfert. Donc encore une fois, on attend.
Le 15 août on commence alors un nouveau cycle protocolaire. On fait un transfert le 31 août d’un embryon qui a donc été fécondé le 11 décembre 2018 mais qui une fois décongelé n’a réellement que 5 jours d’existence ! C’est fou les progrès de la médecine !
Petite parenthèse : imagines le truc ! Tu conçois un premier bébé en FIV. Tout fonctionne bien, 9 mois plus tard tu as donc ton enfant dans tes bras. Puis genre 2 ans plus tard, tu décides d’en faire un deuxième. Ça tombes bien, tu as déjà des embryons qui t’attendent. Donc rebelote, procédure de transfert toussa, 9 mois, et BIM ! Bébé ! Et bien tu as 2 enfants avec un peu plus de 2 ans de différence MAIS qui ont été conçu au même moment ! Tu vois le délire ? Genre des jumeaux hétérozygotes mais avec 2 ans de différences !
Oui, bon je sais, je vais loin mais je trouve ça fou.
Bref, revenons à nos moutons ou plutôt nos prises de sang…
Première prise de sang le 12 septembre à J+17…………. Taux à 217ui !
Ok ok ok ! Ce taux veut donc dire que je suis enceinte ! Mais vu les dernières expériences, comme d’habitude on ne va pas s’emballer hein !
Deuxième prise de sang le 14 septembre à J+19…………… Taux à 741ui !!
Houla ! Ça sent bon l’accroche ça même si ça n’a pas augmenté de façon faramineuse, mais comme d’habitude… On ne s’emballe pas !
Au fond de nous, on veut y croire hein ! Mais bon tu peux comprendre que c’est dur de s’emballer après les échecs rencontrés…
Troisième prise de sang le 17 septembre à J+22………… Taux à 3037ui !!!
Alors là on est plutôt pas mal ! Mais bon, tu commences à nous connaître, mon homme et moi, on ne s’emballe toujours pas.
Quatrième prise de sang le 20 septembre (on est jamais trop prudent) à J+25……….. Taux à 6651ui !!!!
Oui bon ben je suis officiellement enceinte !
Alors oui nous sommes heureux, très heureux mais tu le sais, on ne s’emballe toujours pas. Le ghost de la fausse couche est toujours présent. À chaque fois que je vais aux toilettes, je flippe de potentiellement découvrir du sang au fond de ma culotte…
C’est assez difficile à vivre d’ailleurs. Tu as envie d’être comme tout les couples qui après une prise de sang sont en mode, « allez c’est bon je suis enceinte, on se voit dans 2 mois et demi pour la première écho ! ». Tout ça en toute insouciance (et j’en connais et je les envie). Sauf que nous, avec les échecs passés, j’ai envie de te dire que nous sommes loin, très loin de cette état d’esprit léger. Je dirais même tout le contraire !
MAIS JE SUIS ENCEINTE !!!
La suite au prochaine épisode !
Voilà, voilà !

[…] donc JE SUIS ENCEINTE […]