Bon, donc JE SUIS ENCEINTE !!!
Youhouuuuuuu !
Sauf que.
Et bien oui, tu ne pensais pas que ça allait être une grossesse easy non plus ?!?
Donc pour rajouter à tout le stress d’un début de grossesse en PMA, voilà que mon état de santé commence à se dégrader.
Depuis la mi-août, ma RCH me fout un peu en l’air malgré le traitement. Je pense que le stress du protocole + les hormones ni sont pas pour rien. Donc je gère la légère crise mais c’est pas le top non plus.
J’ai lu plusieurs fois qu’il fallait éviter de tomber enceinte lors de crise. Sauf que bon, c’est sympa sur le papier mais les choses de la vie toussa, font que tu ne choisis pas vraiment. A un moment donné, quand il faut y aller, il FAUT y aller ! Malade ou pas !
Et puis, kikou les 38 ans qui arrivent ! Tic toc tic toc !
Enfin.
Et donc vers la mi septembre, quand l’embryon commence à s’accrocher (coïncidence, je ne pense pas) ma santé se dégrade rapidement.
Allez hop, on rentre dans le glamour !
Je passe mon temps aux toilettes, je me vide littéralement de ce que je mange bien sûr mais aussi d’eau. Beaucoup d’eau. Tellement d’eau que je ne pensais pas possible que mon corps puisse en perdre autant ! Ce qui fait que je suis en déshydratation et je commence tout doucement à perdre du poids.
Et bien sûr cela ne va pas aller du tout en s’arrangeant.
Le 20 septembre, j’ai rdv avec un généraliste. Je lui explique la situation entière et il me donne un traitement comme pour une gastro. Je le fais. Sauf que cela ne fonctionne absolument pas.
Le 24 septembre j’ai rendez-vous avec mon gastroentérologue. Je lui explique aussi la situation. Il me dit aussi d’arrêter le traitement de mon généraliste car ça ne fonctionnera pas (Ah bon?). Il me double les doses d’Humira® que je prends en piqûres. Me « conseille » même de reprendre la clope avant de changer mon traitement pour un traitement par perfusion. Oui il sait que je suis enceinte ! Mais comme je l’ai déjà expliqué dans mon article sur la rch, la cigarette est, malheureusement, un inhibiteur et non, on ne sait pas quoi dedans, c’est comme ça.
Bref, je suis donc tellement au bout de ma vie que j’envisage de reprendre la clope (3 par jours) histoire de limiter les dégâts. Moi qui ai donc arrêter de fumer depuis quelques temps déjà et à qui cela ne manquait absolument pas.
Su. Per.
Oui, je me retrouve encore dans une de ces situations que j’affectionne grandement ! Qui fait partie de ma vie depuis un moment déjà et que j’ai affectueusement surnommé
« Tu préfères le sandwich au caca ou la poire à lavement ? »
Donc soit je ne fume pas mais peut-être que mon état va empirer ou pas. Soit je reprends doucement la clope, je vais infliger ça au bébé, je vais culpabiliser, et en extrapolant peut-être sera t’il asthmatique par ma faute MAIS peut-être aussi que ça va améliorer mon état de santé, ou pas…
Toujours à devoir faire des choix pourris j’te jure…
On en discute avec mon homme. J’ai déjà perdu 2,5 kilos en même pas 2 semaines. J’ai des reflux gastro-œsophagien. J’ai du mal à manger. Je suis souvent à la limite de pleurer devant mon assiette et des fois, ce n’est pas que limite. On décide donc que je devrais reprendre. Et pour te dire combien cela ne m’avait pas manqué , j’ai crapoté pendant 4 jours avant d’arriver à en fumer une entière.
Et je ne sais pas si c’est l’effet combiné de la clope + de la double dose d’Humira mais j’ai eu… 4 jours de repos ! Oui ! Je suis passée d’un état liquide à un état plus que solide. #MonCorpsFaitNawak
Mais cela n’a pas duré.
Mon état recommence à se dégrader rapidement et je fini par perdre carrément l’appétit. J’ai une impression de nausée/dents du fond qui baignent tout le temps. Rien que de regarder mon frigo, j’ai le malaise en moi. J’ai mal au ventre tout le temps. Je suis déshydratée. J’ai la bouche pâteuse. J’ai soif tout le temps mais je suis tellement mal que même boire deviens difficile…
Bref, je suis dans le super hyper mal.
Le temps passe et je me dis naïvement que ça va passer tout seul.
Avec le recule je ne comprends même pas comment j’ai pu croire que mon état de santé aller s’améliorer sans aides.
A côté de ça, le 2 octobre, je fais ma première écho avec la gynéco de PMA pour vérifier que tout va bien. Je suis en mode « Rachel dans Friends » car à ce stade c’est juste un haricot. Mais elle me fait écouter son cœur pour la première fois. Je suis à 7 semaines d’aménorrhées, il fait 10,7mm et tout va bien.
Entendre son cœur battre me rassure dans ces méandres de stress et de maladie. Je m’accroche à ça !
Je me répète sans cesse que je suis en train de créer la vie.
Mais comme ma vie est géniale ! Que tout roule sur des petites roulettes bien huilées ! Le 5 octobre une amie m’annonce qu’elle a la varicelle et genre on s’est vu 48 heures avant. Tu sais quand c’est bien contagieux ! Et devine quoi ? Je ne l’ai pas eu ! Bah oui sinon ce ne serait pas marrant !
Commence donc un nouveau stress. Nous sommes samedi donc niveau rdv médecin et bien cela attendra le mardi. Je ne sais absolument pas ce que l’on va pouvoir faire. De plus, il y a 2 semaines d’incubation avant de déclencher les premiers symptômes.
On est bon !
Je t’avoue qu’à ce moment là, je je suis encore un peu plus au bout de ma vie.
Genre : quand est-ce que cela va s’arrêter ? (Spoiler alert : c’est pas gagné)
Le généraliste me prescrit donc une prise de sang pour vérifier si je suis immuniser ou pas. Donc je fais la prise de sang. Et comme d’habitude, j’attends les résultats…
Et bien, truc de fou ! Je suis immunisée ! Il semblerait qu’il soit possible d’attraper la varicelle mais en version asymptomatique. Je ne pensais pas que c’était possible et punaise comment ça m’arrange cette histoire ! Sérieusement ! Même sans le bébé, choper la varicelle à mon âge et avec mon état de santé dégueulasse, ça vend carrément pas du rêve !
Bon, me voilà rassurée.
Le 17 octobre, rdv pour la deuxième écho de contrôle PMA. Cette fois-ci l’homme a pu venir. Il va donc lui aussi entendre son petit cœur battre pour la première fois ! Dans cette période difficile, on s’accroche aux petits moments de bonheur comme ceux-là. Et là encore, l’écho est bonne.
Ouf.
Mais le temps passe et mon état continu toujours à se dégrader.
Je dois annuler mes plans tellement j’ai mal, tellement je me vide, tellement j’ai du mal à ne serait-ce que tenir debout, tellement je suis fatiguée, tellement je n’arrive plus à manger.
Annuler le peu de choses qui m’arrivent dans ma vie me fout un bon coup de déprime.
Je pense que mon cerveau fait une association de : manger = être malade. Je suis en dépression. Je m’inquiète pour ma santé, je m’inquiète surtout pour le bébé.
Oui parce que maintenant, on est deux. Les choses changent quand tu es deux.
Je décide mi octobre d’envoyer un mail et ENFIN d’expliquer la situation à mon gastro, histoire de voir ce que m’on peut faire. J’ai déjà perdu 4 kilos. Il est clair que le traitement en piqûre ne fonctionne pas du tout. Il décide donc de passer plus rapidement au traitement par intraveineuse. Le rendez-vous est prit et je vais passer en urgence en hôpital de jour.
Ah propos, ma famille n’est pas au courant pour la grossesse. Avec l’homme et aux vues de nos dernières « aventures » on aurait voulu leur annoncer en mode joyeuserie et on attendait d’être réuni pour mon anniversaire le 1er novembre.
Mouais, j’te le dis de suite, c’est loupé…
J’ai rendez-vous le lundi 21 octobre au matin et je suis tellement faible que c’est ma mère qui m’amène à l’hôpital. Elle reste aussi avec moi.
Je suis donc posée sur un fauteuil, dans une chambre où il y a aussi 2 autres personnes qui attendent leur traitement.
J’ai mal, je souffre, j’ai soif, je stress. Puis les infirmières viennent me poser la perf et les questions de base. Et forcément tu dois tout dire. On ne ment pas aux personnels médical. Et je te le donne dans le mille Emile ! C’est donc en pleurs de fatigue, de douleurs que j’annonce en même temps au personnel et à ma mère que je suis enceinte !
Tu le vois le bon moment de bonheur de l’annonce de quelque chose qui à la base est génialissime ? Je suis pas bien là en pleurs, au bout de ma vie, dégoûté d’annoncer ma grossesse à ma mère de cette manière ?
Moment parfait ! Au top ! Psychologiquement je le vis super bien !
Donc, on commence avec des corticoïdes et le sérum physiologique qui circule dans mes veines fait que j’ai moins la bouche sèche. Tu rends pas comptes mais c’est un véritable bonheur quand tu sais que cela fait 1 mois que j’ai du carton pâte dans la bouche…
Puis perf du fameux médoc : l’Infliximab. Oui, je sais, toujours des noms chelou. Tu trouves aussi les noms de : Remicade®, Humira®, Adalimumab… Et puis encore une perf de corticoïdes.
Ça va nettement mieux rien qu’avec les doses de cortisones.
Je n’ai plus mal. Enfin !!! Après des jours de douleurs constantes, je n’ai plus mal ! Je n’ai plus soif ! Je revis ! Car oui, même si ce n’est pas encore ça, quand tu as été aussi mal et qu’il y a un poil d’amélioration, et bien tu le vis au centuple. Je suis mal et fatiguée mais c’est la première fois depuis des semaines que : ça va.
Le traitement fonctionne. Dès le lendemain je peux manger, je passe moins de temps aux toilettes (c’est pas parfait mais entre 10 à 15 fois par jour/nuit à 4/5 fois j’ai aussi envie de dire que ça change ma vie). Du coup, mon poids se stabilise.
Enfin un peu de tranquillité.
On arrive fin octobre, mes 38 ans aussi arrivent…
La grossesse se passe. Je ne sais pas si je peux dire bien ou pas mais je n’ai aucun symptômes dérangeant de début de grossesse. Et vu qu’ils m’ont « fixé », je n’ai même plus mes nausées qui je pense était aussi en partie lié à la RCH plus que la grossesse elle même.
J’ai un tout petit bidon qui se forme mais pas du tout les seins qui gonflent ! D’ailleurs à l’heure où je t’écris, ils n’ont toujours pas bougé au grand damne de mon homme !
On s’était toujours dit « chouette quand je serais enceinte j’aurai des gros boobs ! » ET BEN NON !
Mon anniversaire arrive à grands pas ! J’essaie de penser au positif, de me concentrer sur ma grossesse et plus sur la maladie même si ce n’est pas évident car elle est toujours là. Moins virulente mais toujours là. J’essaie de gérer les choses pour organiser mon anniversaire comme chaque année.
C’était sans compter sur la surprise de ouf que m’a fait mon homme ! Un voyage surprise à Londres pour mon anniversaire !
Je te laisse imaginer l’état de stress dans lequel il s’est retrouvé à me voir tomber de plus en plus malade.
Je suis hyper heureuse et hyper stressée à l’idée de partir. Tu sais quand tu ne sors plus de chez toi depuis 2 mois à cause de la maladie, le fait de partir quelques jours tout en étant encore dans le mal, ça fout le stress quand même ! Mais entre la RCH qui me laisse relativement tranquille à ce moment là et la grossesse mais holyfuck que je vais tout faire pour en profiter de ces vacances !
Surtout que l’on ne sait vraiment pas quand on pourra en prendre avec ce « changement de vie » prévu pour mai !
J’ai donc de la « chance » car la RCH me laisse relativement tranquille pendant ces quelques jours. Je compose avec mes aller-retour aux toilettes et les douleurs pour profiter au max de ce séjour qui me fait un bien fout au moral. Mais je suis tout de même extrêmement fatiguée. Je monte 3 marches et je suis essoufflée. J’ai l’impression d’avoir fait un marathon. J’ai le pouls à 120 tout le temps mais je profite. Il le faut !
Mon Homme m’a aussi fait la surprise de prendre les billets pour aller au The Making of Harry Potter – Studio Tour London ! Et même que j’ai ouvert la porte de la grande salle car c’était mon anniversaire ! Comme les 3 autres gamins qui devait avoir une dizaine d’année. Hahaha ! Même pas honte !
Bref, c’était parfaitement parfait !
Le voyage se passe et on rentre le 4 novembre. J’ai rendez-vous le 5 pour une nouvelle perf d’Inflixi… Remicade® quoi !
Corticoïdes + Remicade® + corticoïdes + petit malaise + petite crise de panique + perf de fer. Je passe donc la moitié de ma journée en hôpital de jour.
Le 7 novembre j’ai enfin la « vraie » première échographie dans le cabinet de gynécologie qui va donc suivre le reste de ma grossesse. La fameuse échographie où il n’est plus un embryon mais un fœtus !
Je suis à 12 SA (semaine Aménorrhée). L’écho se passe bien, la clarté nucale est bonne. Elle me prescrit un bilan sanguin de base et le tri-test à faire le lendemain. Et aussi, il semblerait qu’à 90% ce soit un garçon.
On sort de la consultation avec l’homme, rassuré de l’avoir vu et entendu. Un garçon, c’est cool ! Bon je n’ai aucune idée de prénoms du coup je décrète que c’est à l’homme d’en trouver un. Une fois dans la rue, je fais quand même cette vieille blague référence à Friends :
« Tu sais : Chandler est une fille ! »
Hahaha ! Mon humour de merde mais qu’est-ce que j’me fais rire !
La suite au prochaine épisode !
Voilà, voilà !

Quel courage tu as ! J’aime te lire, hate de découvrir la suite 😉
Merci 🙂