Donc, potentiellement « Chandler est un fille » tandis qu’il y a 90% de proba que cela soit un garçon et l’écho du 1er trimestre est bonne…
Sauf qu’encore une fois, toutes les bonnes nouvelles qui viennent d’arriver sont balayées par les résultats de la prise de sang !
Un bon taux d’hémoglobine à 7gr. Quand tu sais que le minimum pour être bien c’est 12 et bien tu comprends mieux pourquoi tu es fatiguée au moindre effort et que ton pouls bat à 120 en moyenne !
Le labo m’appelle. La gynécologue m’appelle. Elle s’inquiète pour le fœtus. Bon et un peu pour moi, mais surtout pour le fœtus. Il faut que je rentre en urgence à l’hôpital pour faire une transfusion sanguine !
Wait WHAT !?!
Hé ho ! Mais j’ai jamais fait ça moi…
Donc, l’après-midi même, je monte à l’hôpital dans le service gastro que je surnommerai maintenant le 4B. J’ai de la chance car mon gastro est encore là. On voit en direct quoi faire et on convient que je rentre le samedi pour la transfusion.
Bien sûr le samedi, tout ne se passe pas comme prévu. Je devais être admise en fin de matinée, ils passaient les poches et je rentrais le soir chez moi.
Hahahahahahahahahahaha ! Ou pas ! #mavie
Tout commence par la prise de sang qui est faite afin de faire la recherche des RAI. Si tu as été enceinte, normalement cela devrait aussi te parler. Pour les autres qui découvrent comme moi à ce moment là :

RAI : recherche d’agglutinines irrégulières
Selon passeportsanté.net : « Les agglutinines sont des anticorps, c’est-à-dire des molécules produites par le système immunitaire pour « repérer » des agents étrangers. On désigne par le terme « agglutinines irrégulières » des anticorps dirigés contre certaines molécules (antigènes) présentes à la surface des globules rouges. Ces anticorps sont « irréguliers » car anormaux, avec un effet potentiellement dangereux. En effet, ils risquent de se retourner contre les propres globules rouges du patient et de les attaquer, en quelques sortes. »

Et après recherche de RAI, il s’avère que j’ai un anticorps de merde qui se balade et qui fait qu’il est difficile de trouver des poches correspondantes. Alors commence la première et non dernière longue attente à l’hosto.
22h30, on me dit qu’ils sont arrivés à trouver 2 poches correspondantes à l’EFS (établissement français du sang) de Marseille et qu’ils les rapatries pendant la nuit !
Le lendemain après mille ans d’attente, on me passe enfin les poches. J’ai passé une sale nuit, je n’ai pas de change ni même de brosse à dents.
Je veux juste rentrer chez moi.
En plus, le soir j’ai mon anniversaire de prévu avec les copains. Et j’ai vraiment besoin de sortir voir des gens que j’aime. Car t’imagines bien que niveau dépression, je suis plutôt pas mal là.
Malgré tout, je dois quand même remonter le lendemain pour faire une nouvelle prise de sang afin de vérifier que mon taux d’hémoglobine soit bien remontée sinon je devrais rester à l’hosto #joie
Je sors donc à 19h le dimanche soir, enfin, et je peux quand même profiter de ma soirée avec les copains et les copines !
Le lundi je monte donc au 4B pour faire ma prise de sang. Elle est faite à 9h45 et à 11h45 on a les résultats. C’est bon ! Mon taux est remonté à 10,7. Ce n’est pas extraordinaire mais c’est toujours beaucoup mieux que 7 !
Combiné à tout ça, on a les résultats du tri test. Tu sais le test là avec la clarté nucale, ton âge, ta situation de santé et les taux de trois marqueurs sériques qui fait que cela déterminent un pourcentage de risque que ton fœtus ai une trisomie. Les 3 recherchées sont T13, T18 et T21.
Et bien sûr j’ai un résultat de… 1/26 !
Parfait ! On est bien !
Toujours plus de stress !
Lors du rendez-vous suivant avec la gynécologue, elle m’explique tout ça et me propose le DPNI : Dépistage prénatal non invasif. Sauf que les résultats sont sûrs à 99% et qu’il y a aussi un risque, faible mais quand même, d’avoir un faux positif…
Alors comment te dire que ça fait 3 mois que j’en chiemarace. Donc soit je mets au monde un bébé en (relativement, il faut être réaliste vu mon état) bonne santé.
Soit on arrête les conneries !
Je n’arriverai jamais à assumer un enfant avec des problèmes de santé que je pourrai déjà connaître (car la vie est pleine de surprises et pas forcément bonnes). Je n’ai pas la force de me dire que je vais potentiellement faire une fausse couche ou mettre au monde en enfant mort-né ou qui va mourrir. Ni d’ailleurs un enfant atteint de trisomie 21. Voilà.
On décide donc avec l’homme de faire la biopsie du trophoblaste.
Késako biopsie du trophoblaste ?

Biopsie du trophoblaste selon passeportsanté.net :
« La biopsie du trophoblaste (également appelée choriocentèse ou prélèvement de villosités choriales) consiste à prélever un tout petit fragment de ce tissu, puis de l’analyser en laboratoire afin d’établir le caryotype, sorte de « carte » des chromosomes du futur bébé et de rechercher certaines anomalies génétiques. »

Le trophoblaste c’est ce qui va faire le futur placenta à la fin du premier trimestre. C’est pour ça que l’on peut pratiquer cette biopsie plus tôt que l’amniocentèse.
Alors il y a un risque comme pour l’amniocentèse de fausse couche de l’ordre de 1% mais on prend le risque.
On veut savoir. Je veux savoir.
Je dois savoir !
Le rendez-vous est prit pour le 18 novembre, encore une fois il va falloir attendre sauf que je vais de plus en plus mal.
On recommence : douleurs, nausées, perte de poids, aller retour aux toilettes, beaucoup de sang perdu, perte d’appétit, anémie, fatigue. Je peux à peine tenir debout !
Je préviens donc mon gastro et il me fait rentrer en urgence en hospitalisation. On est le 15 novembre. Comme c’est un vendredi, à part une prise de sang, des antidouleurs et anti nauséeux, rien d’autres ne se passe. Il faut attendre les résultats de la prise de sang pour savoir où on va. Par ailleurs, le lundi j’ai la biopsie…
Je passe un week-end dans le mal malgré les médicaments. Et je ne dors quasiment pas. Je n’ai jamais été comme ça. Ce n’est pas une référence mais même la bouffe de l’hosto ne passe pas ! Certes ce n’est pas un 4 étoiles mais justement je suis sous un régime à faible résidus qui à la base est facile à manger. Néanmoins même la purée à du mal à passer…
Donc, arrive lundi et l’hosto a missionné une ambulance pour m’amener à Lenval où je dois faire la biopsie à 13h45.
Bien sûr comme ma vie est parfaite, les ambulanciers arrivent à… 11h30 !!!
Le temps d’arriver j’ai 1h45 d’avance. J’en profite pour me prendre un truc à manger à la cafétéria de l’hôpital et j’essaie donc de bouloter un sandwich tant bien que mal tellement je suis pas bien. Mon heure de rdv arrive. La secrétaire et la doc sont super gentilles.
On fait la biopsie et tout ce passe bien. J’en profite pour le voir vu que c’est sous contrôle échographique. Ça me rassure toujours de le voir.
14h15 la biopsie est finie. La secrétaire m’installe dans l’arrière salle sur un lit médical d’appoint en attendant que l’ambulance vienne me chercher à 15h00.
Il est 15h30, l’ambulance n’est toujours pas là. Je suis dans un état critique, je n’ai qu’une seule hâte c’est d’être de retour dans ma chambre d’hôpital au chaud. D’avoir des antidouleurs. La secrétaire essaie de savoir où est l’ambulance… personne ne sait…
Enfin sur les conseils d’une amie, je décide d’appeler un Uber car personne ne peut venir. Mes parents sont trop loin et en plus il pleut, ce qui fait qu’ils mettraient trop de temps. Le bus c’est juste même pas la peine d’y penser tellement j’ai du mal à tenir debout. Donc, je commande mon premier Uber pour remonter à l’hôpital. Il est 15h55 et le service où je suis est en train de fermer. L’avantage d’Uber c’est qu’entre la commande, son arrivée et le trajet retour, en 15 minutes j’étais enfin de retour à l’hôpital.
Tout le personnel de l’hosto qui me voit arriver toute seule ne comprend pas, je leur dit donc que je suis rentrée en Uber.
Ils hallucinent tous.
Finalement, les ambulanciers sont arrivés après 16h avec la question : « Elle est où la patiente ? – Ben elle vous a attendu 2 heures donc elle est partie ! »
Bref, je suis « bien contente » d’être au chaud dans mon lit d’hôpital ! Oui, c’est possible de ressentir ça ! En plus, j’ai enfin le droit à ma première perf de cortisone ! Enfin on passe aux choses sérieuses ! Car je sais que la cortisone ça marche et quand même plutôt bien sûr moi. J’en ressens les effets assez vite sur mon organisme même si c’est toujours assez difficile.
D’ailleurs, j’essaie de finir mon sandwich sauf que mon corps n’en veut pas et je le vomi…
#joie
A la vue de mes 6 kilos perdus et du fait que je n’arrive plus à me nourrir, les médecins décident de me poser une sonde naso-gastrique.
#rejoie
La sonde permet de court-circuiter une partie de la digestion car elle est positionnée pour être au fond de l’estomac et la bouillie infâme que l’on passe dedans est prédigérée, bourrée de nutriments, vitamines, protéines. Du coup, le corps prend tout sans forcer.
J’appréhende même si je sais que c’est pour mon bien. Je n’ai aucun envie d’avoir ce tuyau qui me passe par le nez.
Le 19 novembre, il est 10h30 et la doc vient pour me la poser. J’annonce la couleur en disant que j’ai du mal avec le fait de passer un tuyau dans mon nez et ma gorge. Elle se prépare et me donne un seringue remplie d’eau. Je dois baisser ma tête et boire en même temps avec la grosse seringue pour aider à faire descendre le tuyau. Ça passe mais comme je l’avais prévu, je vomi. Mon corps est déjà réfractaire à cette sonde, c’est mon némésis mais va falloir faire avec.
Je suis en pleurs.
La sonde me gène de ouf. J’ai du vomi sur mon débardeur et comme je suis reliée à la perf, je ne peux pas me changer pour l’instant.
Si tu as eu la chance de n’avoir jamais de sonde, laisse moi donc te décrire ce que j’ai ressentie h24 jusqu’à qu’elle soit enlevée : une sensation de gorge prise (genre gros rhume bien dégue) et de médicament coincé !
Tu sais quand tu avales un médoc mais qu’il passe mal et que tu as l’impression qu’il est bloqué dans ta gorge sauf que non, ben voilà.
De plus, j’ai du mal à respirer, je n’arrive pas à parler, je n’arrive pas à déglutir, je n’arrive pas à boire. Je suis obligée de boire la tête baissée avec une paille par toutes petites gorgées pour que la sonde ne bouge pas dans ma gorge et du coup ne me donne pas envie de tousser et du coup évite que je m’étouffe. Je n’arrive pas à avaler mes médicaments (obligé de les piller et de les diluer dans de l’eau ou du yaourt). Et du coup je n’arrête pas de pleurer. Sauf qu’il faut que j’arrête de pleurer car quand je pleurs, je vomi.
On est pas bien là !
Finalement, je passe la pire des pires nuits de ces derniers temps. Et c’est pas peu dire. Je ne dors pas du tout. Je suis exténuée. Genre dans 48h je ne vais plus la sentir qu’ils m’ont dit les toubibs. Mais lolilol !
Puis comment tu veux arriver à dormir : la sonde reliée à la nourriture, ta veine reliée à la perf ! Ça en fait des tuyaux à gérer pour trouver une position pour dormir ! Ça, plus le fait de devoir dormir avec le buste surélevé sinon je risque les remontées de bouffe du fait que le tuyau passe par les sphincters supérieur et inférieur de l’œsophage (oui le corps humain possède plusieurs sphincters). Ceux sont eux qui t’empêchent d’avoir les dents du fond qui baignent. Normalement.
En fait, je ne pense qu’à une chose : arracher cette foutue sonde ! Je sais qu’il ne le faut pas, je sais que c’est pour mon bien et celui du bébé.
Durant cette période, la grossesse est là mais mon cerveau ni pense pas. Pour l’instant il est focus sur la maladie et cette foutue sonde.
A côté de ça, les premiers résultats de la biopsie arrivent sous 72h.
Pas de chromosomes en plus, pas de chromosomes en moins ! Ouf !
Ah et puis c’est une fille !!!
CHANDLER EST UNE FILLE !
Hahahaha !
J’ai tendance à dire que j’ai « porté la poisse » dans le sens où peut-être que si je n’avais pas fait ma blague pourrie…
Après, on est aussi heureux à cette annonce que lors de l’annonce de l’éventualité que ce soit un garçon. Même si je ne sais pas pourquoi au fond de moi j’ai l’impression que j’arriverai mieux à gérer une fille. Ce qui est complément faux hahaha ! C’est pas « plus facile ».
De toute manière, je pense que si j’ai fais la blague en sortant de l’écho du premier trimestre c’est que je devais sentir au fond de moi que c’était une fille. Je n’ai pas cru la médecine et son bourgeon vers le haut sur l’écho… Va comprendre. #IntuitionFéminine #TrucDeMaman #WitchyStuff #Prémonition #LoL
Et ça fait quand même du bien d’avoir des nouvelles positives ! On continu d’avancer dans la grossesse et ces bonnes nouvelles c’est juste ce dont j’ai besoin pour continuer à me battre.
Je le veux ce bébé. C’est mon tour bordel !
Puis d‘abord, ça va faire 3 mois que j’en bave donc bon ! Je m’accroche et surtout, je te jure que je m’accroche pour elle !
Malgré tout, même avec ces bonnes nouvelles, j’ai quand même la « dépression en moi ».
Je ne sais pas combien de temps je vais garder la sonde. Et surtout, je ne sais pas quand je vais rentrer chez moi.
Ils me traitent toujours avec de la cortisone pour calmer l’inflammation. Il refont les niveaux, comme sur une voiture, albumine, ions, potassium et j’en passe…
L’albumine ah l’albumine ! Élément hyper important dans le traitement et mon taux d’albumine est vraiment bas. On m’explique que l’albumine c’est « les petits camions qui transportent le médicament » et que sans ça, et bien le médicament est inefficace. Ce qui est logique si il ne se diffuse pas.
Finalement, en bref, la perf du mardi 5 novembre a servi à rien et je pense que c’est aussi pour ça que maintenant ça va mal…
Su. Per.
Donc on refait les niveaux de tout ce qui déconne chez moi. J’ai aussi le droit à une nouvelle transfusion.
Quand je te dis que quand ça déconne chez moi, c’est pas pour semblant.
A côté de ça, on discute avec l’homme du futur prénom de la petite. Il n’a aucune idées, moi plusieurs contrairement aux prénoms pour garçons. Je lui soumets donc mes idées de prénoms. Il réfléchi, je lui dis de les mettre en situation.
Donc du coup, tu penses de suite à la mise en situation où tu engueules ton gamin haha ! « Machine, ranges ta chambre ! »
Mouhahahaha !
Et bien, je suis désolée mais ça marche ! Et l’homme choisit un des prénoms proposés.
Bon, elle a un prénom cette petite ! #love
Une fois les niveaux refaits, l’inflammation relativement calmée, on passe au traitement. J’ai toujours la sonde, les jours passent et je déprime tellement que j’ai du mal à me retenir de pleurer tout le temps. Nous sommes le vendredi, à la base je devais sortir sauf que je n’ai pas encore assez repris de poids et ils estiment qu’il faut que je reste.
Bon ben c’est loupé pour aujourd’hui. Je ne sortirai que le lundi et avec la sonde. Encore un super week-end à l’hôpital, génial !
Ils prévoient que je garde la sonde au minimum 30 jours. Je préviens direct que je ne veux pas avoir la sonde pour Noël. C’est fou ça mais j’aimerai pouvoir manger sans m’étouffer, sans gêne, comme tout le monde quoi !
Je rentre enfin chez moi le lundi 25 novembre au soir après 11 jours à l’hosto. Mais toujours avec ce foutu tuyau dans le nez. Et tous les soirs, vers 18h, un infirmier vient brancher la nourriture à l’appareillage qui fait la distribution par la sonde.
Je suis heureuse d’être chez moi, de retrouver mon homme, mes chats, mon lit, mon confort.
Quitte à ne rien faire autant être chez moi qu’à l’hosto. Et je suis contente de ne plus être perfusée ! Enfin, avec la sonde j’ai quand même la contrainte la nuit d’être « rattachée » à un perche de perfusion. Ce qui ne facilite toujours pas mon sommeil.
J’ai même dû investir dans un coussin en triangle pour me rehausser, histoire de ne pas m’étouffer dans la nuit avec mon contenu gastrique…
J’adore !
Le temps passe et ça peut aller. Je mange même en plus de la sonde ! Et tu sais quoi, ça fait du bien de manger même si c’est toujours galère car la sonde me gêne.
Nous arrivons fin novembre. La santé n’est pas troooop mal. La grossesse se passe relativement bien…

La suite au prochaine épisode !
Voilà, voilà !
